Pognon de dingue
Champagne au CAC40 ! L’année 2023 aura été un cru d’exception pour les actionnaires qui, c’est bien connu, ne connaissent pas la crise. Au total, ce sont près de 100 milliards d’euros – 97 milliards exactement – que les actionnaires du seul CAC40 ont empoché l’an dernier ! Dans le détail, ils ont perçu 67 milliards d’euros de dividendes et 30 milliards d’euros de rachat d’actions, ce mécanisme par lequel une entreprise rachète ses propres actions pour en réduire le nombre et ainsi faire monter le prix de celles-ci à la bourse. 2023 est la nouvelle année record, battant largement le précédent record de … 2022 qui s’élevait à 80 milliards d’euros. Parmi les plus gros distributeurs Total, BNP, Stellantis, Axa et Sanofi. Pour mémoire, c’est pour un déficit supposé de 12 milliards d’euros en 2027 que Macron, Borne et Attal (alors ministres des comptes publics) ont imposé le recul de l’âge de la retraite à 64 ans. C’est-à-dire 8 fois moins que les sommes distribuées aux actionnaires du CAC40 !
Objectif nucléaire
Ce devait être une « loi de programmation énergie-climat » et elle devait être adoptée « avant le 1et juillet 2023 ». Après avoir procrastiné au-delà de cette date, le gouvernement a finalement dégainé un projet de « loi de souveraineté énergétique » en ce début 2024. Un véritable reniement des maigres objectifs fixés jusque-là. Excédé par les faits (non-respect des objectifs européens de développement des énergies renouvelables, condamnation de l’Etat pour inaction climatique etc.), le gouvernement a décidé de supprimer tous les objectifs qu’il ne voulait pas tenir. L’exigence de « réduire » les émissions de gaz à effet de serre deviendrait une volonté de « tendre vers une réduction ». Les objectifs chiffrés de développement des renouvelables, déjà insuffisants, seraient purement et simplement supprimés. Même sort pour l’objectif de 100% de bâtiments « basse consommation » en 2050. En revanche, le gouvernement veut graver dans le marbre la relance du nucléaire avec un objectif précis de 14 EPR, bien au-delà des 6 annoncés dans un premier temps.
Ebullition planétaire
« 2023 est de loin l’année la plus chaude jamais enregistrée » selon l’Organisation météorologique mondiale. Et le record est largement battu. La moyenne des températures a dépassé de 1,48°C celle de l’ère préindustrielle, … tout près de l’objectif de l’accord de Paris de 1,5°C. Autrement dit, à peine 8 ans après cet accord, le seuil redouté est déjà atteint ! L’amplification du réchauffement se confirme puisque les neuf dernières années ont été les neuf plus chaudes. Autre indice, le record de température à la surface des océans a été battu chaque mois d’avril à décembre. La surface de glace en Arctique n’a jamais été aussi faible que ce soit lors de l’été austral ou lors de l’hiver. Et les catastrophes naturelles se multiplient, comme les méga-incendies qui ont ravagé au Cana plus de 18 millions d’hectares soit l’équivalent d’un tiers de la superficie de la France. Selon le collectif de chercheurs World Weather Attribution « depuis que nous menons ces études, 2023 a été l’année où il y a eu le plus d’événements extrêmes ».