Evaporation
Loin du ruissellement promis, une nouvelle étude confirme que la suppression de l’Impôt sur la fortune (ISF) par M. Macron ne profite qu’aux riches. C’est une évaporation en bonne et due forme. C’est France Stratégie, organisme rattaché à Matignon, qui le dit. Le manque à gagner fiscal pour l’Etat est clairement établi. En 2022, la perte de recettes fiscales liées à la suppression de l’ISF atteint «4,5 milliards d’euros» !
En revanche, selon le principal auteur du rapport Cédric Audenis « sur l’investissement des entreprises directement exposées aux réformes, le comité n’a rien détecté. S’agissant de l’emploi, le précédent rapport de 2021 n’avait pas observé d’effet sur les entreprises les plus directement concernées ». La suppression de l’ISF n’a donc eu aucun effet positif sur l’investissement ou l’emploi. C’était pourtant le prétexte avancé par la macronie, non ?
Uber-nucléaire
Auditionné à l’Assemblée le 8 novembre, le président de l’Autorité de Sûreté Nucléaire M. Doroszszuk, annonce que la fusion entre son autorité et l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) a pour principal objectif de répondre aux exigences de nouveaux opérateurs privés futurs exploitants de nouveaux réacteurs, à commencer par des SMR (petits réacteurs). Aveu majeur et scandale démocratique total : ni les Français ni leurs députés n’ont jamais voté pour une exploitation privée de réacteurs nucléaires. Le Conseil Constitutionnel a même affirmé dans sa décision du 7 novembre 2019 que EDF dispose d’un monopole de production de l’électricité nucléaire en France.
Cette uberisation nucléaire n’augure rien de bon. Les logiques financières sont incompatibles avec les exigences de souveraineté, de sûreté et de sécurité nucléaires. Partout où ces logiques dominent, c’est aux dépens des dépenses de maintenance et d’investissement et des garanties sociales pour les salariés, indispensables à la sûreté. Pour s’opposer à cette privatisation du nucléaire, il faut donc s’opposer à la fusion entre l’ASN et l’IRSN. Une raison de plus de le faire parmi tant d’autres.
Glyphosate protégé et bio dégradé
A l’Assemblée, une majorité de députés comprenant aussi des macronistes a fait voter 271 millions d’euros d’aides d’urgence pour l’agriculture biologique et 350 millions d’euros pour les « mesures agro-environnementales et climatiques », c’est-à-dire pour subventionner les mesures favorables à l’environnement mises en œuvre par des agriculteurs. Victoire de courte durée malheureusement puisque le seizième 49-3 de Mme Borne a effacé ces votes moins de 48h après.
Dans le même temps, le gouvernement français et les eurodéputés macronistes ne s’opposent pas à la prolongation de l’autorisation d’usage du glyphosate à Bruxelles. Au Conseil des ministres européens comme en commission « environnement » au Parlement européen, ils se sont abstenus. Entre agrochimie et agroécologie, il faut pourtant choisir !