L’eau est un bien commun. Seul 1% des masses d’eau en Loire-Atlantique est considéré en bon état écologique.
Avec d’autres élus, je suis signataire d’un Manifeste pour l’interdiction des pesticides dans les aires d’alimentation de captage d’eau potable.
Retrouvez ici la publication dans Le Monde.
Pour la santé de nos habitants,
Pour une eau de qualité,
Pour l’interdiction des produits phytosanitaires dans les aires d’alimentation des captages
La Loire-Atlantique est un territoire d’eau. Une richesse inestimable pour notre territoire, à l’heure où celle-ci vient à nouveau à manquer dans certains départements français.
Pourtant, nous, élu.es du département, dans différents mandats ou partis mais uni.e.s pour défendre ce bien commun, sommes très inquiet.es. Seulement 1% de nos masses d’eau sont considérées en bon état écologique et de nombreux captages d’eau potable sont pollués.Ce pourcentage résiste aux efforts conjugués des acteurs de l’eau depuis des années.
La protection des captages d’eau est une urgence de santé publique.
Les pollutions les plus préoccupantes sont liées à la présence de nitrates et de pesticides. Parmi eux, le S-métolachlore, le chlorothalonil, associés à des risques de cancer, dont les dépassements de limite interpellent autant que ceux concernant les nitrates. D’autres risques avérés : maladie de Parkinson, perturbateurs endocriniens et enfin tous « les effets cocktails », c’est-à-dire les effets conjugués de ces substances chimiques qui ne sont que peu connus.
17 sites de production d’eau potable alimentent la Loire-Atlantique, parmi eux, 7 captages sont classés « prioritaires » et devraient être dotés de programmes d’action plus efficaces.
À Machecoul, où l’on a récemment retrouvé 33 molécules résistantes au traitement de l’eau, tout comme à Nort-sur-Erdre, où le taux de nitrate dépasse les 50 mg/l réglementaires, les inquiétudes des habitant.es se multiplient, et la mobilisation citoyenne est de plus en plus forte. La réponse à leurs préoccupations se fait toujours attendre après des années de programmes d’action, qui ne permettent toujours pas d’atteindre les objectifs de protection des périmètres.
La protection des captages est également une urgence pour la santé de nos écosystèmes et de nos finances publiques !
Au-delà de la santé humaine et des atteintes graves à l’environnement (effondrement des populations d’oiseaux et d’insectes, résistance aux biocides, prolifération de cyanobactéries ou algues…), la protection des captages d’eau potable pose question en termes économiques. Il est nécessaire de privilégier le non usage des produits contenant des micro-polluants, quelle que soit leur utilisation (agricole, industrielle, communale, domestique, …). Il n’est pas question ici d’accabler les agriculteurs dont il est parfaitement normal qu’ils souhaitent vivre de leur activité. Mais ce que nous constatons, c’est que les sommes très conséquentes englouties pour tenter de reconquérir la qualité de l’eau, pour la traiter et la rendre potable, n’ont pas l’effet escompté, et qui sait quel sera le coût demain pour nos systèmes de santé ?
N’y aurait-il pas plus de sens et d’efficacité en traitant le sujet à la racine et en mobilisant ces fonds pour accompagner les agriculteurs ?
Depuis des années, toutes nos institutions ont publié des centaines de rapports parfaitement informés qui détaillent les multiples pollutions et leurs effets pour la population. Il n’est plus possible de continuer à faire comme si de rien n’était. Nos concitoyens ne l’acceptent plus et la pression sur la ressource, qui va continuer à s’accroître avec les dérèglements climatiques, va évidemment leur donner raison.
Dans cet appel transpartisan, nous, élu.es de Loire-Atlantique, soutenons l’interdiction d’usage de produits phytosanitaires sur les aires d’alimentation de captage. Nous souhaitons que cette interdiction soit effective dans les plans d’actions de nos captages et qu’elle puisse être transcrite dans la loi.