Éolien en mer : Les Pays de la Loire, oubliés d’une planification inaboutie

Le gouvernement a publié les cartes des zones prioritaires pour le développement de l’éolien en mer ce vendredi 18 octobre.

Cette publication était attendue. Elle est une étape indispensable pour définir une partie de l’horizon énergétique du pays et donner de la visibilité à la filière industrielle. Cette cartographie est donc une bonne chose, de même que la confirmation d’un prochain appel d’offres compris entre 8 et 10 GW. Les projets d’avenir portés par le Grand Port Maritime de Nantes-Saint-Nazaire pour l’éolien de grande taille (projet Éole), les Chantiers de l’Atlantique dans les sous-stations électriques, ou encore de nombreux sous-traitants sont confortés par cette perspective.

Néanmoins, des incertitudes et des regrets subsistent.

Pour les Pays-de-la-Loire, la cartographie est décevante avec aucun projet au large prévu d’ici 2035 : abandon des extensions des parcs de Guérande et Noirmoutier, abandon d’un projet au large de la Vendée qui figurait pourtant sur les cartes soumises à concertation des élus en septembre. Bruno Retailleau s’est vanté d’être à l’origine de cette décision opaque. Seul subsiste un projet à plus de 80 km des côtes de Vendée. On ne peut que regretter que la droite régionale de MM. Retailleau et Louvrier et de Mme Morançais n’ait pas davantage soutenu la vitrine régionale d’une activité industrielle dans laquelle les Pays de la Loire excellent. Cette situation s’accompagne d’une grande opacité sur les zones exclues de la concertation en Atlantique pour des raisons de Défense nationale non soumises au débat même auprès des parlementaires. Ainsi, les objectifs de déploiement qui avaient été fixés pour la façade maritime ne sont pas atteints.

Par ailleurs, le gouvernement fait le choix de miser très largement sur l’éolien flottant plutôt que sur l’éolien posé. Or, si cette option a des avantages, elle est aussi plus chère et technologiquement plus incertaine. Elle fait peser le risque que les échéances de déploiement – déjà lointaines – ne soient pas atteintes, à commencer par le prochain grand appel d’offre, sans offrir de perspective rapide à une filière qui en a pourtant besoin.

Ce faisant, la nécessité d’un plan d’urgence industrielle pour la filière est plus que jamais d’actualité si nous voulons que l’éolien en mer français soit vraiment « made in France ». Face à la concurrence internationale et à la pression pour une rentabilité à court terme comme chez General Electric Vernova où près de 360 emplois sont menacés, l’intervention publique est indispensable. Pour garantir la pérennité des sites et des emplois, aucun moyen ne doit être écarté y compris si besoin la nationalisation.

Planifier c’est bien mais produire en France c’est mieux !