Racket électrique
Si la presse a fait ses gros titres sur le rapport annuel de la Cour des Comptes pour matraquer l’appel de son président Pierre Moscovici à couper 50 milliards d’euros de dépenses publiques, une partie du rapport est passée plus inaperçue. La Cour y appelle à « capter » davantage les profits des groupes d’énergie et critique les prix « incohérents » avec les coûts réels de production. Elle écrit que « à défaut de capter l’essentiel des marges bénéficiaires, l’État cherche à limiter le coût budgétaire net du bouclier en augmentant les prix payés par le consommateur ». Elle pointe en particulier les insuffisances de la mini-taxe sur les surprofits et estime que « au total que la facture globalement acquittée par les clients finals et les contribuables pour l’approvisionnement en électricité excédera ainsi de 37 milliards d’euros les coûts de production nationaux sur 2022-2023 ». Il reste à comprendre que ces méfaits sont inhérents au principe d’un marché de l’électricité. La fausse réforme européenne qui doit être votée le 11 avril prévoit d’aggraver les dégâts au lieu d’y remédier comme le dénonce la députée européenne LFI Marina Mesure.
Casse scolaire
Expo photo, opération « école déserte », rassemblement devant le ministère, grève : parents, élèves et enseignants de Seine-Saint-Denis se mobilisent fortement pour réclamer un plan d’urgence pour l’école publique dans leur département et au-delà. L’intersyndicale départementale (CGT, FSU, Sud, FO, CNT) exige la création de 5 000 postes d’enseignants et 3 000 emplois de vie scolaire, un plafond de 20 élèves par classes, la rénovation des établissements vétustes, l’abandon des « groupes de niveau » voulu par Gabriel Attal en français et mathématiques. A l’unisson, les parlementaires du département dont les députés LFI dénoncent une « dégradation continue des conditions d’enseignement ». Un élève sequano-dyonisien perd en moyenne un an de cours sur toute sa scolarité en raison des absences d’enseignants non remplacées, selon la FCPE. Une situation qui aggrave les inégalités au lieu de les corriger et qui appelle un changement global de politique à l’échelle de tout le pays.
Autoroute de luxe
Le scandale de l’A69 n’en finit pas. Le groupe pharmaceutique et cosmétique Pierre Fabre a dû reconnaître participer au financement de ce projet d’autoroute dans le Tarn, contesté par une forte mobilisation écologiste. L’entreprise a ainsi pris une participation dans le capital du concessionnaire Atosca. Le directeur du groupe explique avoir voulu « manifester notre soutien à un projet indispensable pour que le bassin de Castres-Mazamet puisse se développer ». L’entreprise a apporté 8,6 millions d’euros et prétend, sans honte, « n’attendre aucun bénéfice de notre participation, si ce n’est ce droit de regard sur le respect des engagements environnementaux par le concessionnaire » ! Si l’aveu de ce financement est si emblématique, c’est aussi parce que la commission d’enquête parlementaire sur l’A69 et son montage juridique et financier créée à l’Assemblée nationale est présidée par Jean Terlier, député macroniste du Tarn dont l’épouse est directrice du marketing… des laboratoires Pierre Fabre ! Un conflit d’intérêt patent. Y aurait-il quelque chose à cacher ?