Méga-profits
Total, Stellantis (ex PSA), et même EDF… Les grandes entreprises ne connaissent pas la crise. L’inflation continue à les superprofits comme la destruction de l’écosystème et le dumping social. Total a ainsi battu en 2023 un nouveau record avec 19,8 milliards d’euros de profits grâce à la « croissance des hydrocarbures, en particulier du gaz naturel liquéfié (GNL) », un symbole quand on sait que 2023 aura battu un nouveau record de température. 2023 a été l’année la plus chaude jamais enregistré dans le monde depuis l’ère pré-industrielle, avec 1,48°C de plus en moyenne, tout près d’un seuil de 1,5°C fixé par l’accord de Paris. Stellantis talonne Total avec un record de 18,6 milliards d’euros de bénéfices gonflés par la délocalisation de la production hors de France. Quant à EDF, si le record de bénéfices de 10 milliards d’euros en 2023 fait suite à une perte record de 17 milliards l’année précédente, le rebond tient en partie à la hausse des prix de l’électricité qui étrangle les consommateurs.
Méga-chalutier
145 mètres de long, 400 tonnes de poisson pêchés par jour pour fabriquer du surimi industriel, un navire batant pavillon polonais, récupérant des quotas de pêches attribués à la France, débarquant sa marchandise au Pays-Bas pour qu’une partie soit expédié en Chine. Voila le CV du « navire de l’enfer », le chalutier pélagique Annelies Ilena dans lequel vient d’investir la Compagnie des pêches de Saint-Malo. Ce véritable bulldozer des mers s’est fait tristement connaître en ravageant l’écosystème marin au large de la Mauritanie étranglant aussi les petits pêcheurs locaux. Cette pêche prédatrice illustre aussi l’opacité qui entoure la gestion de la pêche en France et en Europe avec un contournement des règles d’attributions des droits de pêches puisque le navire est enregistré comme navire marchand et non comme navire de pêche, et que l’organisation de producteurs FROM Nord qui a réalloué les quotas pour l’Annelies Ilena est présidée par … le directeur de la compagnie des pêches de Saint-Malo qui va l’exploiter. A terre comme en mer la course au gigantisme et le mélange des genres sont destructeurs !
Méga-menace
Le rapport sur la simplification présenté à Bercy mi-février par cinq députés macronistes prépare une méga-attaque contre le droit du travail. La proposition 10 veut ainsi « réduire les délais de contentieux et notamment prud’hommaux ». Les délais de recours prud’hommaux fondés sur la rupture du contrat de travail seraient réduits à 6 mois contre 12 mois actuellement. Les accords de branches seraient eux aussi encore attaqués après la loi El Khomri et les ordonnances Macron : la proposition 3 entend permettre aux entreprises de moins de 5 ans et de moins de 50 salariés de définir l’application ou non de certaines dispositions des accords de branche. De quoi aggraver le dumping au sein des branches en poussant à fragmenter les unités de travail, à externaliser et à renforcer les inégalités entre salariés des grands groupes et des plus petites entreprises. Le rapport vise en particulier les salaires minimaux de branches et le temps de travail ! La menace ne s’arrête pas là : le rapport veut aussi rien de moins que supprimer les CSE dans les entreprises de moins de 50 salariés par exemple.