6 voix
C’est ce qu’il aura manqué pour voter l’encadrement des marges de l’industrie agroalimentaire et de la grande distribution lors de l’examen à l’Assemblée nationale de la proposition de loi insoumise sur le sujet le 30 novembre dernier. Celle-ci visait à fixer un prix plancher rémunérateur pour les agriculteurs et à plafonner la marge des transformateurs et distributeurs par l’instauration d’un coefficient multiplicateur. La veille de l’examen, les principales associations de consommateurs (UFC-Que choisir, Foodwatch, CLCV, Familles Rurales) avaient appelé le gouvernement à agir contre les abus en ce domaine et demandé « un accord sur la modération des marges dans tout le secteur alimentaire » pour soulager les ménages pris à la gorge par l’inflation. Peine perdue, les macronistes et LR se sont opposés à la protection des paysans et des consommateurs. Les absences d’Olivier Faure, Fabien Roussel ou encore des amis de Carole Delga ont permis à l’alliance macronistes-LR de gagner par 168 voix contre 162. 41 députés RN étaient aussi absents.
SPD et Verts allemands dans tous les mauvais coups
La coalition SPD-Verts-Libéraux au pouvoir à Berlin multiplie les déclarations et les actes contraires à l’intérêt populaire. Le chancelier Olaf Scholz a ainsi refusé d’appeler à un cessez-le-feu à Gaza. Puis il a lourdement insisté en appelant à « faire des compromis » pour permettre la signature de l’accord de libre-échange entre l’UE et le Mercosur. L’Allemagne a aussi obtenu la fin du monopole de la fusée Ariane pour les lanceurs lourds en Europe. Quant à la réforme du marché de l’électricité, la seule préoccupation du vice-chancelier Vert allemand Robert Habeck n’était pas la décarbonation ou la limitation du nucléaire : « mon problème, c’est que l’opérateur des centrales nucléaires peut offrir des prix inférieurs à la valeur de marché » déclarait-il en ciblant EDF quand bien même le prix couvrirait le coût de production. Pendant ce temps à l’Assemblée parlementaire franco-allemande de décembre, SPD et Verts se sont aussi opposés à l’augmentation du budget de la chaine Arte et au destockage des 42 000 tonnes de déchets dangereux enfouis à Stockamine.
Qui a dit ?
Quel dirigeant politique a déclaré « On réussira à réindustrialiser le pays et à relocaliser en libérant les entreprises de l’enclume fiscale, en diminuant les impôts de production, notamment en supprimant la Cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE), la Cotisation foncière des entreprise (CFE) et la Contribution sociale de solidarité des sociétés (C3S) » ? Indice : contrairement aux apparences, ce n’est pas un macroniste. C’est le président du Rassemblement national Jordan Bardella qui s’est exprimé ainsi sur Europe 1 et X (ex twitter). Le RN confirme ainsi qu’il reprend tous les poncifs néolibéraux de la politique de l’offre et des cadeaux fiscaux sans contrepartie aux entreprises. Après avoir refusé la hausse du SMIC et l’indexation des salaries sur l’inflation, macronistes et lepénistes communient ainsi une nouvelle fois dans la préférence actionnariale.