Sécu, retraites, TVA : M. Attal, quel est votre programme caché ?

Retrouvez ci-dessous le discours que j’ai prononcé à la tribune de l’Assemblée Nationale le 3 juin pour la motion de censure du gouvernement Attal.


Madame la Présidente,
Monsieur le Premier ministre,
Chers collègues,

« On ne peut régner innocemment ». C’est ainsi que Saint-Just rappelait Louis XVI à sa responsabilité. Aujourd’hui, c’est vous qui devez rendre des comptes.
Le vote du budget est la raison d’être de l’Assemblée Nationale depuis la Révolution. Mais vous voulez modifier le budget du pays pour retirer 20 milliards d’euros, sans qu’à aucun moment notre Assemblée ne puisse ni voter ni même en débattre. Même le 49-3 ne vous suffit plus. Vous préférez ne plus soumettre de budget du tout !
Dans quelle démocratie cela est-il possible ? Où vous croyez-vous ?

Cette motion de censure est donc en quelque sorte un 49.3 parlementaire pour vous rappeler à l’exigence démocratique minimale.

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Est-on encore en démocratie ? Est-on en démocratie, quand vous passez en force sur les retraites ? Quand vous refusez de soumettre à l’Assemblée la ratification de l’accord de libre-échange avec le Canada ? Quand vous refusez de présenter le projet de loi énergie-climat que la loi exige ? Quand vous imposer sans vote un tri social sans précédent au collège avec votre inepte « choc des savoirs » ? Est-on encore en démocratie quand vous faites passer l’ensemble des budgets par 49-3 ? Quand vous refusez même un budget rectificatif pour corriger votre faillite ?
Car ce n’est pas la France qui est en faillite, c’est le macronisme.

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La France n’appartient pas à Messieurs Macron et Le Maire et leurs caprices budgétaires. Non, la France ne vous appartient pas.
Vos prévisions budgétaires étaient fantaisistes.
Ici une croissance sur-estimée. Là un déficit public sous-estimé. Et vous persistez car votre plan d’austérité va encore amputer l’activité économique ! Avec vous l’incompétence se porte bien, à moins que ce ne soit le mensonge.

Votre taxe sur les superprofits des énergéticiens, n’aura rapporté que 600 millions d’euros sur les 12 milliards attendus. 24 fois moins. A ce niveau-là, ce n’est plus du mensonge mais du sabotage fiscal.
Le 15 avril, c’est M. Macron lui-même qui reconnaissait que la France n’a pas « un problème de dépenses excessives mais de moindres recettes », désavouant sa propre politique. Avec vous, le cynisme se porte bien.

Car c’est vous qui organisez ce déficit depuis 7 ans. Vous appauvrissez l’État à coup de cadeaux fiscaux aux plus riches et aux multinationales : suppression de l’impôt sur la fortune, Flat Tax, baisse de l’impôt sur les sociétés etc. etc. : votre politique a déjà privé l’État de 50 milliards d’euros de recettes par an quand les actionnaires du CAC40 se gavent de 100 milliards par an ! Le double ! Avec vous, les profiteurs de crise se portent bien.

Pour régler les problèmes de recettes, des solutions existent : supprimer vos cadeaux fiscaux ; faire une vraie taxe sur les super-profits et rétablir l’impôt sur la fortune ; conditionner enfin les 200 milliards d’aides publiques aux entreprises versées chaque année.
Non, la France n’appartient pas à vos amis les actionnaires et les ultra-riches.

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Monsieur le Premier Ministre, vous êtes le Premier ministre du chaos budgétaire.
Même vos amis des agences de notation dégradent la note de votre politique.
Mais Non, la France n’appartient pas à Standard & Poor’s.

Ce ne sont pas les marchés qu’il faut rassurer mais les Français ! Ce qui nous préoccupe, c’est la dégradation économique, c’est la dégradation sociale, c’est la dégradation écologique du pays.
La réalité de votre bilan, c’est le record des défaillances de PME, 70% plus élevé qu’avant 2017, c’est la part de l’emploi industriel qui n’a jamais été aussi basse dans l’emploi total. C’est une hémorragie de plans sociaux : Metex, M.A. France, Duralex, ou encore Yara et General Electric dans ma circonscription. Au total, 33 000 emplois supprimés ou menacés depuis septembre. Vous êtes le Premier ministre du chaos économique et industriel.

Pour lutter contre la concurrence déloyale, il faut du protectionnisme. Vous le refusez !
Pour desserrer l’étau, il faut sortir du marché européen de l’électricité. Vous le refusez !
Seuls les députés insoumis et leur présidente Manon Aubry le défendent au Parlement Européen !

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La France n’appartient pas à la Commission Européenne. Non, La France n’appartient pas à Messieurs Macron et à Attal et leur cruauté sociale. Non, la France ne vous appartient pas.

Votre feuille de route est un aveuglement dogmatique : descendre sous les 3% de déficit des traités européens, se soumettre à la casse sociale et à l’austérité votée avec les députés européens du PS et de LR. Votre chantage à la dette vient servir de prétexte à une nouvelle cure d’austérité contre la Sécurité sociale, l’hôpital et l’école publics – et une nouvelle inaction, toujours plus criminelle, face au changement climatique. L’écologie est déjà la première victime de vos coupes :

Dans la rénovation énergétique : c’est l’équivalent de plus de 100 000 logements non rénovés, une ville comme Rennes ou Lille. Et vous prévoyez de récidiver avec des coupes supplémentaires. M. le Premier ministre, la dette se négocie, pas la planète ! Vous êtes le Premier ministre du chaos écologique.

Dans l’éducation vos coupes représentent déjà plus de 6000 postes d’enseignants. Des quartiers à la ruralité, on ne compte plus les professeurs non-remplacés, les classes fermées, les enfants en situation de handicap non accompagnés.

A l’université : c’est 900 millions d’euros en moins, à l’heure où les amphis et la précarité débordent.
Vous menacez l’avenir même du pays !

Prochain massacre annoncé : l’assurance chômage, alors que plus de la moitié des Français sont concernés au cours de leur carrière ; alors que toutes catégories confondues, il y a plus d’inscrits qu’il n’y en avait quand M. Macron est devenu ministre de l’économie il y a 10 ans !
Les comptes de l’assurance chômage sont dans le vert. Mais vous visez les chômeurs pour financer vos cadeaux fiscaux aux plus riches et pour faire pression à la baisse sur les salaires en augmentant la concurrence entre salariés et chômeurs. Vous êtes le Premier ministre du chaos social.

L’ex ministre grec des finances Yanis Varoufakis expliquait que « Paris est la destination finale de la Troïka » qui frappait alors la Grèce. Nous y voilà. Ou vous arrêterez- vous ? Attaques contre les arrêts maladie, désindexation des retraites, hausse de la TVA : quel est votre programme caché pour après les élections européennes ?

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Monsieur Attal, votre politique de la terre brûlée ne sert qu’à faire monter l’extrême-droite.
Vous n’êtes plus Premier ministre, vous êtes directeur de campagne du RN.
Mais je veux le dire avec force, non, la France n’appartient pas non plus aux racistes qui l’affaiblissent en la divisant. Cette extrême-droite lepéniste qui vote avec les macronistes contre la hausse du Smic, contre le retour de l’ISF, contre la taxe sur les superprofits, contre l’indexation des salaires sur l’inflation. Qui votent avec vous l’infâme loi Darmanin ; Qui utilisent les Français immigrés et leurs enfants et petits-enfants comme de la chair à canon électorale.
Non la France n’appartient pas à ces racistes qui comme vous, ont apporté un soutien inconditionnel à Netanyahou et son gouvernement criminel de guerre. Même après Jean Marie le Pen, défendre les génocides fait manifestement toujours partie de la fiche de poste de président du RN.

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Non la France n’appartient pas aux partisans du « deux poids deux mesures », pas à ceux qui sanctionnent Guillaume Meurice ou Sébastien Delogu mais déroulent le tapis rouge à Benjamin Netanyahou, dont la place n’est pas sur un plateau télé mais sur le banc des accusés !
« Cachez ce drapeau que je ne saurais voir » dîtes-vous à propos de la Palestine. « Par de pareils objets les âmes sont blessées » continuait Molière. Il voyait juste. Oui, l’âme de la France est blessée, mais c’est par votre complicité avec Netanyahou. Qu’attendez-vous pour reconnaître l’État de Palestine, seul chemin pour une paix juste et durable à deux Etats. « Ce n’est pas le bon moment », dîtes-vous. En réalité, vous ne voudrez bien d’un Etat qu’à titre posthume pour le peuple Palestinien. Qu’attendez-vous pour mettre en place un embargo sur la vente d’armes à Israël ? Pour suspendre l’accord d’association de l’UE avec Israël ? Pour apporter un soutien inconditionnel au cessez-le-feu ?

Et que dire à propos de l’Ukraine ? Est-on encore en démocratie quand M. Macron propose, sans vote, d’envoyer des soldats français, de fournir des armes pour frapper le territoire russe, ou de partager la dissuasion nucléaire ? Vous êtes décidément le Premier ministre du chaos diplomatique.

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Non, la France n’appartient pas à Monsieur Macron ni aux marchands de canons. Non, la France n’appartient pas à Monsieur Darmanin et ses caprices calédoniens.
Vous n’êtes même pas capables d’assurer le bon déroulé des élections européennes. Pas capables d’assurer l’acheminement des professions de foi en Nouvelle Calédonie. Alors que vous prétendez y représenter la France. Même pas capables de fournir des panneaux électoraux à la bonne taille ni d’avoir organisé une campagne d’inscription sur les listes électorales ! Vous êtes tout juste bons à interdire les réunions de vos opposants. Vous êtes le Premier ministre du chaos démocratique !

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Monsieur le Premier ministre, Votre départ est proche. Si ce n’est pour ce soir, ce sera dimanche !
Vous n’échapperez pas à la censure populaire car le vote de dimanche commencera l’après-Macron !

Car la France appartient à son peuple et à personne d’autre. Ce peuple travailleur que vous maltraitez. Ce peuple de la jeunesse qui se mobilise et que vous réprimez. Devant les ruines laissées par le macronisme, nous allons nous donner la force de tout changer pour reconstruire la France, la belle, la rebelle.

Peuple Français, comme le dit la chanson,
« le monde sera ce que tu le feras, plein d’amour, de justice et de joie ».